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Extrait Recueil SOLEIL DES CYCLADES, Amour en mer turqoise, Ed. Plumens 2007

Ce diadème me rappelle…

 

Ce diadème me rappelle que j’ai aimé un roi…

Les pierres s’incrustent sur mon front comme un troisième œil… Je dénombre ces jours fastes dans l’amer de ma vie...

C’étaient aux temps des grands travaux pyramidaux entre le Tigre et l’Euphrate…

C’était une ère si singulière, rassemblant tous les peuples de Mésopotamie !

C’était comme dans une fresque si composite, temps de triomphes et de guerriers…

 

J’étais danseuse sacrée, au milieu des acrobates et des cracheurs de feu !

Seuls les lourds bracelets de mes chevilles pouvaient dire que j’étais une esclave !

 

Le roi m’a consacré comme une Shéhérazade, la dernière nuit, la prime nébuleuse de mon seul désir …

 

Je n’eus pas à défaire mes voiles.

Mes voiles regagnèrent au plus vite le châle des étoiles…

Ma chair s’entrouvrait sous le sceptre solaire…

 

Mon enfant, ce temps est bien lointain !

Je caresse mon ventre avec mon diadème…

 

Mon enfant, bientôt, tu naîtras !

Mon enfant, bientôt, tu viendras !

 

Tu seras sans couronne en quête d’un royaume !

 

Plus tard, je te dirai :

« Grâce à toi, je suis libre ! Je goûte le vaste monde ! »

Le roi m’a aimé, l’espace de cette nuit qui s’éternisa comme celle de la belle Sultane de Babylone…

 

 

Depuis, je porte l’amour en sacrifice !

Près du temple, fausse Vestale, je t’attends, mon enfant !

Ce diadème sur mon front, sera ma seule ride !

Je veillerai sur tes jours, mon enfant !

Nul besoin de repentance, tu renouvelleras ma vie !

 

Longtemps, j’ai dansé au bord des précipices…

Jamais, ce ne fut la chute dans l’abîme !...

 

Le roi m’aima jusqu’à l’aube…

Ce souvenir déverse en moi tous les rameaux des mots bruissés par tous les paravents…

 

Ce diadème me rappelle que j’ai aimé un  roi…

 

Belle danseuse aux angelots

Fais virevolter les mots

Comme autrefois

Aux bords d'un pays fleuri nommé Paradis...

Quelques notes de musique

Et me voilà nostalgique.

Quelques figures de danses,

Soleil sucré de mes transes...

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