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S'AGAPO - Anna Vissi
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Je déploierai mes ailes

Dans l'océan des désirs

Mon coeur tel un Zéphyr

Voguera fière caravelle....

 

La mer scintillante est mon refuge.

J'ai pour amie  une mouette.

Ma robe se recouvre de paillettes

Comme la Vague soleil rouge...

Bouton

Lune aqueuse à Venise

 

 

Dans les marécages de ma conscience, gondolent de petits astres, fleuris de sortilèges.

 

 

Fées et lutins peuplent ces mondes à demi endormis…
Soudain une lune aqueuse vrille… Je traverse ma ville de carnaval.

J’émerge ainsi de l’onde lagunaire et j’accroche à mon cou une amulette émeraude.

 

A l’entrée du Grand Canal, je reconnais le plan damier d’une Cité bâtie comme les préceptes de la Kabbale…

Les pierres de Venise déguisent des passerelles improvisées….

A tous les frontons, il me semble lire des signes runiques.

A Venise, me frappe l’amour ésotérique !

 

La basilique Saint-Marc me rappelle les fastes de Byzance.

Les marchands vénitiens ont dû dérober la pierre noire de la crypte…

 

 

Il vit la nuit entre les vapeurs d'alcool.

Il me fascine; il a le charme italien.

De lui, toutes les femmes sont folles.

Il a même quelque chose de baudelairien...

C'est mon Prince des nuées,

Mon amour charnel éthéré

Et ses ailes de géant

Continuent de me faire rêver,

Donnant à ma vie,piment et piquant...

Belle courtisane du siècle finissant,

Entre volutes, baisers et frissons,

Tu attends sous la brise ton amant

Entre roses, beautés et passions.

 

"Dans l'hypogée de mes songes, demeure mon Flibustier...

Il me semble avoir découvert une île au trésor, car mon amour, pour lui, chaque jour, devient de plus en plus fort...

C'est dans une île de bruine, sur un mont de lune. Là, demeure mon flibustier.

Des larmes de résine longent les miroirs. Je plonge au tendre abîme...

Sur notre rocher, il a dessiné un chemin d'étoiles...

« Dans notre île, m'a-t-il dit, les mots perdus, sont comme des sources rares ! Dans notre île, jadis, repaire de redoutables pirates, entre ces côtes déchiquetées, quand l'horizon se déploie comme un candélabre, nous vivrons notre amour, comme au premier jour du monde !... »

"MON FLIBUSTIER"

Extrait  "Corail de Lune"

Le sonnet de chair

 

 

Je voudrais te conter ce rêve qui me hante!
C'est un feu follet sur une côte diamantaire...
Enfant, j'ai trop joué sur une plage amarante...
Tout un syllabaire reste à vif dans
ma chair!

J'ai alors suivi le cortège des Bacchantes...
J'ai vu les Janissaires près du Sanctuaire...
Je fus bercée par une légende atlante,
L'insulaire appel de l'ère sacramentaire...

Toi, mon amour, tu sais la manne foudroyante
Qui me rendit si repentante et suppliante!
J'ai appris à chérir les dons surnuméraires...

Je veux t'aimer d'une force planétaire,
Sentir en ma chair la caresse jubilaire,
Te garder près de moi dans la nuit flamboyante!


Corinne Sauffier
Extrait de SOLEIL DES CYCLADES, "amour en mer turquoise", Editions Plumens

L'Amour îlien

 

En ce jour de la Saint-Valentin, les plus beaux textes d'amour de mes livres.

 

"L' Amour îlien"

 

 

 

"Viens près de moi, mon amour !

 

Viens souffler sur les étoiles de la Barrière de corail !

 

 

 

 

 

Pour me rejoindre sur mon atoll, serais-tu prêt à embarquer, sur les voiliers des plus pures folies ?

 

Du Pacifique au Panama, prendras-tu la frêle goélette, pour venir vers moi, en une vague hurlante ?

 

Avec une jonque ou une pirogue, au gré des vents, vers d'hypothétiques trésors, sauras-tu esquiver, les rochers menaçants qui mènent vers d’exotiques esquifs ?

 

 

 

Auras-tu peur, sur ce vieux catamaran, en route pour les îles Fidji ?

 

Navigue lentement, mon amour, au large des côtes imprévisibles, sous le sort d’escales fortuites !

 

Auras-tu l’instinct d’un vieux loup de mer, à Salvador de Bahia ou à Buenos Aires ?

 

 

 

Tu ne verras pas les lourds paquebots, déverser leurs marchandises, dans tous les ports devenus industriels.

 

 

 

Tu vogueras vers moi, intrépide et fougueux, sur le voilier fluorescent de mon inspiration.

 

 

 

Tous les peuples de la mer te salueront au passage.

 

Tu fermeras les yeux dans les Caraïbes, lorsque les grands cap-horniers voudront éperonner ton ferrique trois-mâts...

 

 

 

 

 

Tu viendras vers moi, malgré tous les périls, car les eaux, tombées subrepticement, sous le charme de Pandora ou de Morgane, deviendront tes alliées magiques…

 

 

 

 

 

Je t’attendrai sur mon atoll, tissant à l’infini des légendes d’aquarelles…

 

Prisonniers des vestiges du continent perdu Mû, aucun cargo ne nous délivrera !

 

Et notre soif d’escadrilles sera à jamais étanchée...

 

 

 

Sur les hauts fonds de l’îlot, nous trouverons refuge dans une frégate abandonnée…

 

Nous jouerons dans les cales avec les pièces d’or, immuables amants des sublimes naufrages...

 

Ceylan, Djibouti, Malte, Suez, Shanghai, Antigua…. n’auront plus de secrets pour nous !

 

 

 

Oui, tu affronteras tous les périples pour venir sur ma presqu’île…

 

Tout comme moi, il y a vingt ans, j’ai passé Gibraltar, pour devenir tienne, au sein d’une maisonnée dans un val verdoyant…

 

 

 

Ensemble, toujours, nous soufflerons les étoiles de corail de l’évanescent océan…"

Extrait Recueil "Corail de Lune"

La grandeur isole sur ce rocher… Le sentiment d’éternité est-il trompeur ?

Si Je est un  Autre, sans l’Autre, Je n’existe pas !

Célébrer l’amour fou sur un îlot perdu dans l’immensité d’un archipel si éparpillé, à l’image de mon histoire familiale, morcellement du déracinement, souffles revigorants des exils lointains !...

Célébrer l’amour fou ! Le Moi n’est plus divisé ! Une forme de plénitude se profile !

 

Vestiges, aveux, précipices… Un temple en ruines près d’une baie…

Silence aux alentours du village blanc. Renaissance dans une aurore de craie…

Frôler la beauté du Néant… Abolir la matière, les frontières…

Sur ce monceau de terre échappé de l’azur, l’amour devient un désir d’îles, un rêve oscillant entre fantaisie et gravité…

Il faut réhabiliter la passion ! Il faut adopter l’attitude romantique qui consiste à remplir sa vie du mieux possible…

En mer Egée, « une idylle en île grecque » console tous les chagrins qui perdurent…

Commémorer l’amour éternel chanté par tous les aèdes et recevoir dans un enchantement tous les « baisers orphiques »…

Dans ce monde bien pâle et si creux parfois, laissons-nous bercer par les « couchers de soie » des « soleils languides » ! Succombons à cette ultime tentation, « rester prisonniers des filets de soie du Couchant » !...

Prologue "Pour un nouveau romantisme"
SOLEIL DES CYCLADES

L'AMOUR véritable, histoire de Taj Mahal, une des sept merveilles du monde ...

Commandé en 1632 par l'empereur moghol Shah Jahan pour abriter les restes de son épouse chérie, le Taj Mahal est situé sur la rive sud de la rivière Yamuna à Agra, en Inde. Le complexe du mausolée célèbre, construit depuis plus de 20 ans, est l'un des exemples les plus remarquables de l'architecture moghole, qui a comb...iné des influences indiennes, persanes et islamiques. Au centre se trouve le Taj Mahal lui-même, construit en marbre blanc chatoyant qui semble changer de couleur en fonction de la lumière du soleil ou de la lune frapper sa surface. Désigné site du patrimoine mondial de l'UNESCO en 1983, il reste l'une des structures les plus célèbres du monde et un symbole magnifique de la riche histoire de l'Inde. Sous long règne d'Aurangzeb (1658-1707), l'empire moghol atteint la hauteur de sa force. Cependant, ses politiques musulmans militants, y compris la destruction de nombreux temples et sanctuaires hindous, miné la force durable de l'empire et ont conduit à sa disparition par le milieu du 18e siècle. Même en tant que puissance moghol émietté, le Taj Mahal a souffert de négligence et délabrement dans les deux siècles après la mort de Shah Jahan. Près de la fin du 19ème siècle, Lord Curzon, vice-roi britannique de l'époque de l'Inde, a ordonné une restauration majeure du complexe de mausolée dans le cadre d'un effort colonial de préserver le patrimoine artistique et culturel de l'Inde. Aujourd'hui, quelque 3 millions de personnes par an (soit environ 45.000 par jour au cours de la haute saison touristique) visiter le Taj Mahal. la pollution de l'air par les usines et les voitures à proximité constitue une menace continuelle à blanc brillant façade en marbre du mausolée, et en 1998, la Cour suprême indienne a ordonné une série de mesures anti-pollution pour protéger le bâtiment de la détérioration. Certaines usines ont été fermées, tandis que la circulation automobile a été interdite à partir de la proximité immédiate du complexe.

Tâj Mahal

 

 

 

Ne m’offre pas un palais de marbre blanc pour me dire ton amour !

 

 

 

 

 

Les fleuves immortels garnis de galets polis m’égarent loin de ton cœur…

 

Je te veux juste à mes côtés pour me souffler les mots qui m’encouragent à poursuivre mes voyages en terre de poésie, entre utopie et fantasmagorie…

 

 

 

Demeure le Musagète de mes nuits torturées par ces idées en tous sens, qui me mystifient !

 

Demeure en mon for intérieur comme dans une cathédrale de palmes !

 

Ce luxe à l’état pur, dans un palais de maharaja, vole vite en éclats…

 

C’est comme le parfum des fleurs tropicales qui distillent à notre insu, un infime imperceptible poison…

 

 

 

Aime-moi comme au bord d’un cratère, dans l’enchantement de la Grande Barrière corallienne !

 

Je veux le mouvement salvateur,  non l’immobilité incrustée de transparences vespérales.

 

L’irrégulière nature m’émeut plus que la pierre stylisée sans aucune aspérité...

 

 

 

 

 

Tâj Mahal, aux portes de l’Agra, palais cénotaphe, mausolée azalée, figé comme un filament de ciel, monument fixé comme un songe translucide !

 

 

 

Un empereur mongol éleva la citadelle de l’art incommensurable en mémoire de son épouse défunte…

 

 

 

Ne m’offre pas, mon amour, un palais blanc pour dire tes sentiments !

 

Prouve-moi ton affection en parcourant avec moi tous les pays de safran, entrevus dans une tonitruante décennie !

 

Toutes ces contrées merveilleusement peintes me furent ravies trop tôt  par un méchant génie!

 

Il emporta au loin ma lampe d’Aladin qui se fracassa contre une morne calanque en Méditerranée...

 

Demeure en moi comme béante, la parenthèse de ce gouffre à jamais inassouvi !

 

 

 

Tâj Mahal, résidence calandre, roche vernie sous d’éthérées inclinaisons, qui balance sous les cieux lustrés !

 

La Grèce aïeule des contes et des légendes, m’a transmis ce penchant épicurien, ce versant doux et subtil, robuste et chétif à la fois, qui ratisse l’éternité, avec une parole puisée dans le creux de la fontaine immaculée…

 

Avec le souffle de la Déesse, j’ai capturé les vents précieux qui éternisent les orages du cœur dans un désarroi sans cesse renouvelé, gracieuse nébulosité emplie d’inattendu, tout le contraire d’un monument froid et beau, marbre muet que n’effleure aucun baiser…

 

 

 

Ne construis pas le Tâj Mahal souverain dans la pérennité, cet insupportable cours flegmatique, tout le contraire des eaux  bouillantes de mon tempérament !

 

Aime-moi dans l’absolu du moment présent !

Le héros de mon cœur, je l’ai rencontré, il y a longtemps, sur la rive, pentagramme solaire, de mon enfance…

Il venait boire l’ouzo des exilés dans notre petite communauté qui obstinément, regardait la mer pétrifiée par d’obscurs périples… Il s’asseyait sur le petit banc de pierre ; il jouait de la guitare…

Et je croyais entrevoir la cithare des mythes et des légendes entrebâiller l’abysse, chassant tous les sanglots de la terre en une flopée de notes effervescentes…

 

Le héros de mon cœur rapportait sur ces dunes, ce lotus de lumière, entrevu comme un éclair, sur ces îles de tourmaline rose, beautés de quartz rose, comme seules, il en existe en mer Egée… Les cordes de sa guitare vibraient d’une spirituelle énergie…

 

C’était un musicien poète, emporté dans les gemmes du tourment, revêtant de parures aériennes et de délicatesses, toux ceux qui s’aventuraient vers les mystères de son Etre…

 

Il parlait de ces artistes qui flambaient dans les tavernes grecques, leurs vies en bouquets nauséeux, à force d’insolences et de perditions…

Phéniciens, Byzantins, parcouraient maintenant la plage… Ils faisaient briller des pierres sur ces rochers de feu qui s’enroulaient comme des nuages de maille…

Le héros de mon cœur me faisait naviguer sous les orgues aigue-marine et sous une baie vitrée… Il m’emportait vers un enclos exubérant…

Et sur la plage des années soixante-dix, toute une palette d’artistes dansaient l’ivresse  psychédélique…

Le héros de mon cœur m’a laissé cette tulipe géante en guise de vestige, qui si  souvent me conte gentiment fleurette…

Les vagues l'éloignent souvent de moi

Mais il revient avec la marée!

C'est mon amour musicien à moi

Mon seul et beau Prince des Nuées!

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